Partage de données : devez-vous être méfiant/e ?

Vincent Bryant
Date14 juin 2018

Le partage des données est souvent source d’inquiétude. En effet, les données sont associées à la valeur patrimoniale de toute entreprise. Cette idée reçue selon laquelle le propriétaire détient avec ses données un potentiel financier latent (« ou digital ») peut bloquer des démarches d’ouverture et de partage d’informations. Pourtant, cette idée reçue est loin de s’avérer systématiquement exacte et la valeur des données est bien souvent surestimée.

Ce n’est pas la donnée qui compte, c’est la façon de s’en servir

Ce qui confère à la donnée une valeur incontestable, c’est la capacité des utilisateurs à la collecter, à l’analyser et à la retranscrire de manière rapide et intelligible. En réalité, ce sont donc les algorithmes statistiques qui permettent ce traitement qui leur confère de la valeur, car sans eux, cette masse de données s’apparenterait à une matière brute hétérogène et inexploitable.

Les données non traitées ne génèrent aucune valeur pour leur propriétaire. Mieux vaut donc accepter de les partager avec ceux qui sauront les traiter afin d’en tirer un usage utile et créateur de valeur pour l’entreprise. Le vrai risque ne réside pas dans le partage de l’information mais dans la possibilité de manquer une opportunité de développement à cause d’une politique de confidentialité trop restrictive.

À lire également : Ouverture des données nationales : quelles données sont disponibles ?

Pas de partage de la donnée sans changement des mentalités

Les idées reçues sont nombreuses autour des risques de mise à disposition de la donnée :

  • « Vais-je être dépossédé/e de la donnée que je transmets à un tiers ? »

Peut-être, mais cette crainte n’a pas lieu d’être s’il est bien contractuellement explicité que la donnée reste toujours propriété de celui qui la détient. Il est facile d’apporter juridiquement la preuve de son origine.

  • « Comment puis-je être certain/e que la donnée ne sera pas utilisée à des fins qui ne me conviennent pas ? »

Là encore, un bon cadre juridique permet d’empêcher ces excès. Choisir des partenaires dont la réputation en la matière n’est plus à faire et qui présentent des garanties d’intégrité des données (cryptage, ISO 27001, RGPD, etc.) est aussi un gage de confiance.

  • « Est-ce que mes données peuvent permettre à des tiers de mieux comprendre mon fonctionnement, voire de révéler des secrets industriels ? »

Le détenteur doit en tout premier lieu se poser en effet la question du niveau de confidentialité de la donnée qu’il transmet. De plus, le contrat signé entre les deux parties traite des caractères privé et confidentiel des données que le sous-traitant sera amené à observer, manipuler ou calculer.

En partageant la donnée, son propriétaire n’en perd pas pour autant le contrôle. Une donnée est un atout en devenir : si on ne la travaille pas, elle perd tout intérêt. Quoiqu’il arrive ce qui a de la valeur ce n’est pas la donnée en tant que telle mais ce que l’on fait de la donnée, légère subtilité.