Démarche RSE dans le Retail : concrètement on en est où ?

Clémence Michel

29 juin 2017

Le Livre blanc Commerce & RSE de l’Association Génération Responsable, restitue les résultats d’une étude Deloitte menée en 2016 qui a sollicité une trentaine d’enseignes impliquées dans le développement durable sur 5 thématiques. Le document nous révèle les progrès accomplis et les freins rencontrés par certaines références du marché. Zoom sur les tendances clés.

Organisation : Comprendre le socle sur lequel repose la démarche RSE des acteurs du Retail

Dans certains groupes, cette philosophie du développement durable est dans les gènes de l’enseigne car inhérente à leur raison d’être (ex : Yves Rocher, Biocoop, Nature & Découvertes). Pour d’autres, comme la distribution, cette brique s’est ajoutée entre 2006 et 2010. Le rattachement de la fonction « Responsable RSE » à un type de direction est variable : Achats, Marketing, RH voire Stratégie.

Dans certaines organisations, des directions RSE séparées ont vu le jour, tandis que certaines entités ont préféré diffuser les bonnes pratiques au sein de directions existantes. Dans tous les cas, les services de communication jouent un rôle clé en faisant connaître les avancées, ce qui motive les collaborateurs et rassure l’écosystème.

Contenu : Stratégies, priorités et objectifs fixés par les enseignes du panel interrogé

Les sujets RSE sur lesquels les sociétés sont investies sont généralement proches de leur activité principale. On peut citer Brico Dépôt avec 95% de son bois commercialisé qui est certifié. La démarche RSE s’invite donc de plus en plus dans le cœur de métier des enseignes. Une autre illustration : le groupe ID Kids (enseignes OKAÏDI, OBAÏBI ou OXYBUL) qui considère que sa politique RSE fait partie intégrante de son capital immatériel. Pour afficher leurs ambitions, 75 % des répondants se sont fixés des objectifs quantitatifs de progrès à 3 ou 5 ans. Le suivi des indicateurs peut être soit réalisé en interne, soit confié à un organisme extérieur.

Déploiement : Identifier comment est relayée la démarche RSE dans le Retail, notamment par la sensibilisation et l’accompagnement aux changements

La démarche RSE doit fonctionner autour de correspondants locaux. Pour faciliter son appropriation, la direction de la Poste s’est entourée de 17 référents Handicap et diversité. L’organe de suivi qui coordonne peut être un comité de pilotage (ex : Picard) ou d’éthique (ex : Accor). La communication est un levier précieux pour informer et impliquer les collaborateurs. A la Fnac, les employés sont sensibilisés par 3 canaux : portail interne, écrans en magasins et messagerie.

Le partage des succès et les bilans intermédiaires encouragent à poursuivre les efforts et entretiennent l’image positive de l’enseigne. Le groupe Eram a organisé il y a quelques mois son 1^er salon interne dédié au RSE auquel ont participé ses 1200 salariés. Les principaux freins à la mise en œuvre remontés sont : le défaut de sponsors au niveau des directions générales, la rigidité des organisations et les coûts.

Mesure : Pilotage et impacts de l’application d’un programme RSE sur un groupe, en termes de gains extra-financiers valorisables

La mise en place d’un reporting est le moyen le plus visible d’afficher les efforts entrepris et de veiller à la maîtrise des risques. Obligatoire pour les sociétés de taille importante (selon des critères de CA, effectifs ou cotation), le rapport RSE basé sur le volontariat permet de prouver son investissement.

Dans un monde idéal : Moyens à envisager pour soutenir le rythme des évolutions au service du développement durable

Les référents RSE souhaiteraient que l’on considère leurs actions au delà de l’aspect coûts à court-terme qu’induit l’engagement dans une démarche RSE. Bon nombre sont convaincus que la fonction aura disparu du fait du caractère inévitable de ses missions, pleinement intégrés à la stratégie de demain.

Source :

Livre Blanc Commerce & RSE publié en décembre 2016