Emmanuel Macron : les défis énergétiques du nouveau président de la République française

Clémence Michel
Date25 mai 2017

Élu président de la République française le 7 mai, Emmanuel Macron a nommé Nicolas Hulot ministre d’État en charge de la Transition écologique et solidaire. Il sera de sa responsabilité de mener les « grands changements » promis par Emmanuel Macron durant la campagne et portés par un « plan d’investissement ambitieux ». Mais à quels défis énergétiques va-t-il faire face ? Quels seront les dossiers « chauds » du mandat ? Décryptage !

Les promesses du candidat

Avant de nous intéresser à ce qui attend le président Macron au niveau énergétique, revenons un instant sur ce que proposait… le candidat Macron. Il prévoyait ainsi un « plan d’investissement ambitieux », reposant sur « 15 milliards consacrés à la transition énergétique et écologique ».

« À ces 15 milliards s’ajouteront plusieurs autres champs d’actions (transports, agriculture…) ayant un impact positif sur l’environnement », ajoutait le leader du mouvement En Marche !, qui prévoyait de lutter :

  • pour sortir la France des énergies fossiles ;
  • pour accélérer les mutations vers une production d’énergie sans carbone ;
  • pour mettre le recyclage au centre du modèle économique ;
  • pour protéger l’environnement et la planète ;
  • pour accompagner la transition écologique.

La place du nucléaire dans la transition énergétique

C’est sans doute LE grand défi qui attend, dans l’opinion publique, le président Macron au niveau énergétique. Quelle sera la place du nucléaire dans notre pays ? La réponse à cette question, au-delà des intentions et des convictions, passera par une évaluation précise du coût de cette source d’énergie.

L’ASN (Autorité de sûreté nucléaire) doit réaliser un audit, en 2018, sur la mise aux normes des 58 réacteurs nucléaires de France. Ce « grand carénage » est évalué à 50 milliards par EDF, et (au moins) au double par la Cour des comptes.

EDF pourra-t-elle payer la facture ? Est-il toujours raisonnable de s’appuyer dans les grandes largeurs sur un parc de réacteurs nucléaires vieux de plus de 40 ans ? Et à quel moment les énergies renouvelables deviendront-elles plus rentables dans les esprits des investisseurs ? Si sortie du nucléaire il y a, quel sera le meilleur moyen d’y parvenir ? Il reviendra à Emmanuel Macron et à son gouvernement de trancher sur ces questions !

Le prix du carbone

Le système des quotas de carbone avait, au niveau européen, été mis en place pour faire diminuer les rejets polluants, en jouant sur le « prix du carbone ». C’est, jusque-là, un demi-échec : la tonne de CO2 tourne autour de 30 €, loin de ce que les spécialistes estiment être un minimum pour que le système fonctionne.

Dès lors, le second défi de Macron au niveau énergétique est clair : mettre en place une collaboration au niveau européen pour faire remonter le prix du carbone. Il s’est engagé à le passer, étape après étape, à 100 €. Mais aura-t-il les moyens de le faire ?

La poursuite de « l’effort mondial » énergétique

De l’avis de tous, la COP21, organisée à Paris, avait été un succès – contre une COP22 en demi-teinte. Les plus grands pays (et les plus pollueurs…) s’étaient engagés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, une nouvelle donne mondiale devait se mettre en place pour limiter le réchauffement climatique, des investissements devaient être réalisés…

Puis, Donald Trump élu président des Etats-Unis, assumant son côté climatosceptique, « cassait » le bel élan. Emmanuel Macron va donc faire face à un autre défi de taille : faire vivre dans le temps l’Accord de Paris et remobiliser autour de la cause climatique non seulement au sein de l’Union européenne mais aussi dans le monde.

À lire aussi : Donald Trump – Quel impact sur les négociations climatiques ?

Le développement des énergies renouvelables

La loi pour la transition énergétique est ambitieuse. 32 % d’énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie, c’est en effet ce qui est attendu pour la fin de la prochaine décennie. Autant dire que le nouveau président va devoir développer ces filières, notamment en investissant dans la recherche et les nouvelles technologies.

S’il est exclu d’exploiter le gaz de schiste, d’autres ressources, comme le biogaz, pourraient être plus largement utilisées. La question des éoliennes sera également scrutée : assez mal acceptées par la population et ne rapportant pas assez aux communes, comment favoriser leurs implantations dans nos paysages ?

Le nouveau président de la République va donc devoir faire face à d’importants défis énergétiques et environnementaux.

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